Le pouvoir veut en finir avec la durée légale du travail

Publié le par Section du Parti Communiste d'Epernay

En appelant salariés et retraités à descendre massivement dans
la rue le 17 juin prochain, CGT, CFDT, FSU et Solidaires tirent un signal d
alarme à la hauteur des menaces qui pèsent sur
les droits et conditions de travail de millions de salariés.

Le 19 décembre dernier, Sarkozy pro­mettait de respecter les syndicats et leur pouvoir de négociation. En décidant de déposer un projet de loi sur le temps de travail, le gouvernement dynamite et laccord intervenu sur la représentativité syndicale à peine signé et tout un pan du Code du travail déjà nettoyé à la sauce libérale.

Ce texte, élaboré sous la houlette du ministre du Travail, démontre à quel point la traduction dans la réalité du “ travailler plus pour gagner plus ” pro­mis aux Français ne retient décidément que la première partie du slogan, déjà largement et lourdement vécue par des millions de salariés. Et dont beaucoup le payent de leur vie ou de leur santé sacri­fiée. Les 35 heures ont permis à la fois des créations demplois massives et de maintenir le pays aux premiers rangs de la productivité horaire en Europe. Il sagit pour cette majorité de droite et tous ceux qui sont acquis à la fatalité dune économie sous tutelle financière de ne surtout pas toucher aux profits record engrangés par ce même travail et encore plus dencourager de nouvelles hausses du taux de profits des mêmes actionnaires rois. De ce point de vue, lhypothèque de 2002 nest toujours pas levée à gauche.

Mais voici venu le temps de lextension tous azimuts de laggravation de la charge de travail par individu avec comme objectif absolu labaissement réclamé par le MEDEF du “ coût du travail ” – entendez sa rémunération. En remettant en cause le droit à une retraite à 60 ans payée dignement, tenant compte de lélévation de la qualification, donc de la durée des études ou de la pénibilité, le gouvernement crée les con­ditions dune concurrence accrue entre générations. En avançant dun an lou­verture du marché du travail, salué encore une fois par le MEDEF, aux sala­riés dEurope de lEst, il porte le fer de la concurrence sur la politique dimmi­gration. Et avec ce projet de loi, le gou­vernement et lUMP entendent avancer de manière décisive dans un des objec­tifs communs à lorganisation de Lau­rence Parisot et à son “ ami Nicolas ” : faire sauter le “ verrou ” de la durée légale du travail pour rendre encore plus dépendant chaque salarié de son employeur. La patronne des patrons semble oublier ces jours-ci le modèle quelle et son organisation vantait, le 26 février dernier, dans les salons il est vrai plus feutrés du Parlement européen qui lui étaient offerts pour une convention. Sil y a une “ stratégie gagnante ” en Europe au chapitre marché du travail, cest la “ Grande-Bretagne ” de Tony Blair et Gordon Brown, disait-on : “ charges peu élevées, flexibilité du mar­ché du travail et absence de pression excessive de lemploi ”.

Avec quelques petits jours de recul, la prétendue polémique entre le secrétaire général de lUMP, le chef de lÉtat et son ministre du Travail apparaît pour ce quelle est : une opération de brouillage de plus, masquant la réalité des projets aussitôt sortis du chapeau, permettant doccuper tout le terrain médiatique et du débat politique. À lapproche du 17 juin, elle peut faire long feu. Les salariés, les jeunes, les retraités de ce pays auraient tout à y gagner.

Que FO choisisse dignorer lattaque ou que la LCR passe en quelques jours de la dénonciation du “ piège tendu ” à la “ claque ” pour fustiger, en des accents dignes dil y a quarante ans, la CGT et la CFDT nest pas un facteur dunité, pourtant nécessaire du monde du travail face à la surenchère néolibérale et à la sauvagerie sociale quelle risque den­traîner.

Mais les petites manœuvres nont guère empêché les grandes mobilisations n

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article