Tous ensemble avec les salariés de la Camif

Publié le par Section du Parti Communiste d'Epernay

Entre sanglots et espoir, les salariés manifestaient vendredi à Paris.

Derrière une banderole proclamant "retrait du plan de licenciements", qui va toucher les 900 salariés du groupe, plusieurs centaines de manifestants, à l’appel des syndicats FO, CGT, CFDT et CFE-CGC, se sont rassemblés vendredi à la gare de Paris-Bercy (12ème arrondissement) avant de défiler en direction du ministère, à proximité.

Portant des drapeaux aux sigles des syndicats, les salariés scandaient "aucun licenciement".

Présente dans le défilé, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, où se trouve Niort, qui abrite le siège de la Camif, a demandé "à l’Etat d’investir 20 millions d’euros dans la Camif".

Plus de 900 emplois sur 1.400 doivent disparaître à la Camif, numéro trois français de la vente à distance, après la mise en liquidation judiciaire de Camif Particuliers (780 salariés), victime de difficultés de trésorerie et d’une baisse d’activité liée à la crise économique.

Recréer une "entreprise coopérative"

Le groupe coopératif de vente par correspondance Camif-Particuliers, fondé en 1947, a été placé lundi en liquidation judiciaire entraînant la suppression de 780 emplois et la disparition de son célèbre catalogue connu notamment de tous les enseignants.

Pour Jean-Pierre Papot, responsable avec Frédéric Giraud, élu PCF à Niort, "Il faut recréer une entreprise coopérative".

Camif Particuliers, filiale du groupe Camif, numéro trois français de la vente à distance employant au total 1.400 salariés, a été placée lundi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Niort.

Camif SA (200 salariés), la maison mère de Camif Particuliers dont elle détient 34%, a été placée pour sa part en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois.

Ces deux entités de la Camif, fondée en 1947 à Niort à l’initiative de la Mutuelle des instituteurs Maif pour permettre aux enseignants de s’équiper après la guerre, s’étaient déclarées jeudi en cessation de paiement en raison de "tensions de trésorerie" conjuguées avec les effets de la crise économique.

"Camif Particuliers accuse un passif de près de 105 millions d’euros, perd chaque jour 120.000 euros et doit près de 10 millions d’euros : dans ces conditions, et sans repreneur potentiel, la cour a prononcé la liquidation judiciaire", a expliqué le tribunal.

Sur les 780 postes supprimés, 568 le seront sur le site de Niort qui emploie au total près de 1.100 salariés de la Camif.

Les salariés devraient recevoir d’ici à deux semaines leur "lettre de fin d’emploi", et tous les sites, magasins et entrepôts en France vont être fermés et mis sous scellés dans les prochains jours, comme le site internet de l’entreprise, ont précisé des sources judiciaires et syndicales.

Mais d’ores et déjà, tout commerce est terminé avec Camif Particuliers, détenu à 66% depuis décembre 2007, par le fonds américain Osiris Partners/Varde, selon les mêmes sources.

Plusieurs centaines de salariés en colère se sont rassemblés lundi après-midi devant le tribunal de commerce pour entendre la décision des juges. Ils ont décidé de se retrouver mardi en assemblée générale pour voir quelles actions pourraient-être menées.

"C’est terrible. Nous sommes entre colère et abattement. En cinq minutes, 800 personnes sont à la rue. C’est un coup de massue", a déclaré à la presse Geneviève Paillaud, déléguée syndicale CGT.

"Nous serons nombreux sur le marché du travail d’une ville de 70.000 habitants", a-t-elle ajouté, très émue. "Notre marge de manoeuvre est étroite mais nous nous battrons. On se rendra à Paris", a lancé Jocelyne Beaussant, déléguée syndicale FO.

La liquidation judiciaire survient moins d’une semaine après l’annonce par La Redoute de son intention de supprimer 672 emplois d’ici à quatre ans, dans le cadre d’un "plan de relance" face au "déclin de la vente par correspondance traditionnelle".

Outre Camif Particuliers, Camif SA possède plusieurs autres filiales - Camif Collectivités, Camif Habitat, Romactis, Léon Fargues - qui ne sont "pas concernées par les procédures en cours", selon un communiqué de la société.

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