Le premier mars 2010 sera une journée sans nous

Publié le par Section du Parti Communiste d'Epernay

Le collectif la "Journée sans immigrés, 24 heures sans nous" lance son premier appel à la mobilisation pour défendre « la richesse de l’immigration ». Objectif : réunir « l’ensemble des citoyens conscients de l’apport de l’immigration ». Le rendez-vous est fixé au premier mars 2010.

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« Le premier mars sera une journée sans immigrés » Ce jour là, tous ceux qui veulent en finir avec les thématiques nauséabondes sur l’identité française et affirmer l’importance de l’immigration pour la nation sont appelés à se réunir. Visée de l’opération : paralyser le pays et démontrer par l’évidence le rôle des immigrés. « L’immigration n’est pas un problème, c’est une réalité avec laquelle on doit traiter. Une dynamique positive et une composante essentielle de la société française » déclare Nadia Lamarkbi, la présidente du collectif "La Journée sans immigrés, 24 heures sans nous". Les membres invitent toutes "les personnes sensibles à l’apport de l’immigration" à participer à cette journée. Les citoyens mobilisés ne consommeront plus, les travailleurs et les salariés concernés sont incités à faire grève. Tous les autres pourront manifester leur soutien, en rejoignant les lieux de rassemblement, ou encore en participant aux débats et aux festivités.

Cette action se prépare depuis quelques mois mais ne sera précisée qu’au cours des prochaines semaines. Une poignée de personnes qui n’appartiennent pas du tout au monde militant mais qui « adhèrent à 100 % aux valeurs républicaines telles quelles sont : liberté, égalité, fraternité » ont décidé de réagir au « climat malsain actuel », institué lors de la création du ministère de l’immigration de l’intégration et de l’identité nationale, en réaction au propos de Brice Hortefeux, le ministre de l’époque. Le débat sur le thème de l’identité nationale lancé par Eric Besson, le nouveau ministre a mis le feu aux poudres et alimenté le « raz le bol » dans la population.

« L’année dernière, le mouvement n’aurait peut être pas pris une telle ampleur, mais avec les tensions et les enjeux des débats ces dernières semaines, notre appel prend tout son sens », confie Nadia. "Le pire, c’est d’être confronté aux préjugés, aux injures des internautes, mais c’est aussi l’objet du combat". Encouragés par le succès de leur blog, et la multiplication des soutiens et des témoignages, le collectif dénonce et réaffirme les bases humanistes de la démocratie française. Une dizaine de comités se sont déjà créés à travers tout le territoire et quelques contacts ont été établis en Europe, en Belgique, en Italie, en Espagne ainsi qu’au Canada.

Le jour J : la démonstration

« On a décidé de se mobiliser car la situation empire et qu’il faut une bonne fois pour toute, abattre les clichés sur l’immigration. Notre ambition est d’abord de marquer le coup, et de modifier le regard qu’on porte sur le phénomène en démontrant notamment le rôle économique de la population concernée » déclare Peggy Derder, la vice-présidente du collectif. La première journée sans immigrés a eu lieu aux États Unis le 1er mai 2006. A l’appel des représentants de la communauté hispanique, tous les immigrés avaient «  boycotté la vie économique » paralysant ainsi la Californie. Le premier mars est donc une journée symbolique, « c’est aussi une manière de protester contre la loi sur l’immigration choisie adoptée en France le1er mars 2005 » rappelle Peggy . « Nous sommes bien conscients de la différence de la situation entre la France et les États Unis. On retient juste l’idée de pouvoir démontrer par le levier économique l’importance des immigrés et par la mobilisation l’attachement aux valeurs républicaines » résume Nadia.

Le collectif milite pour le succès de cette journée, qui dépend entièrement d’une mobilisation générale. Conscients de la nécessité de traiter avec les associations, les politiques et les syndicats pour garantir la possibilité aux salariés de faire grève, et pour se faire entendre auprès des pouvoirs civils, ils négocient encore aujourd’hui pour rassembler les forces suffisantes à une action de grande ampleur. Un appel à la grève et à la non participation économique. Une démonstration culturelle et sociale.

D’ici le jour J, le collectif se prépare ; s’invite dans les préfectures, en organisant des débats ou des manifestations festives comme le concert prévu le 16 janvier. Initialement programmé au Cabaret Sauvage, à Paris, « La salle ne pourra pas accueillir tout le monde, affirme Nadir Dendoune, avec le nombre de gens qui se motivent on va peut être devoir trouver un lieu plus grand ».Une jolie manière de répondre au débat sur l’identité nationale. "Maintenant on va tout faire pour que ça marche", conclut Nadir.

Lucie Servin

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