L’Hôpital selon Sarkozy : asphyxie, fermetures et privatisation

Publié le par Section du Parti Communiste d'Epernay

Allons nous vers un système de santé à l’américaine ? La question se pose au regard de la « réforme - régression » de l’Hôpital présentée par Nicolas Sarkozy, des franchises médicales ou autres dépassements d’honoraires. L’annonce par l’UMP Roselyne Bachelot de son intention de supprimer les remboursements sur la lunetterie vient confirmer les craintes. La droite prétend qu’elle agit pour sauver l’hôpital ou la sécurité sociale. En réalité, elle continue son entreprise de démolition, de restrictions, de réduction des dépenses publiques de santé.

Depuis 20 ans, le nombre de médecins formés chaque année est passé de 8500 à 2500. Dans certains secteurs la pénurie est générale. Essayez de prendre un rendez-vous au CHU de Reims en consultation externe d’ophtalmologie : vous devrez attendre novembre prochain. Pour l’hôpital public de Châlons, votre consultation n’aura pas lieu avant mars 2009. Alors que notre pays n’a jamais été aussi riche, les logiques purement comptables et la réduction de moyens frisent l’absurde.

Pour justifier les regroupements et les fermetures à venir, l’UMP s’évertue à expliquer qu’il existe une contradiction de fond entre hôpital de proximité et hôpital de qualité. Mais au nom de quelle « politique de civilisation » peut-on justifier que le nombre de lits d’hôpitaux pour 1000 habitants soit passé de 5,2 à 3,7 de 1990 à 2005, que 10 % des établissements aient fermé leurs portes en dix ans ?

La remise en cause de l’hôpital public est organisée au profit du secteur privé à but lucratif. Le gouvernement communique en faisant croire que les structures privées sont des partenaires légitimes de l’hôpital public. Mais comme toujours, le partenariat est construit en la défaveur du secteur public : à lui la permanence des soins, les urgences et les opérations coûteuses, et aux cliniques privées les soins à fortes rétributions. Avec la tarification à l’activité, le privé voit ses chiffres d’affaires augmenter, les actionnaires s’enrichir, et l’hôpital public est condamné au déficit. La machine à casser est bien rodée. Le remède proposé par la droite ? Des directeurs venant du privé pour gérer des hôpitaux sur le modèle d’une quelconque entreprise. Le traitement va aggraver le mal. Il ne résout pas le principal problème, qui est le financement. Et l’objectif de rentabilité financière se fera au détriment de la rentabilité médicale et sociale.

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