L'Europe met du pesticide dans les épinards

Publié le par Section du Parti Communiste d'Epernay

Une nouvelle législation européenne est entrée en vigueur ce lundi, instaurant de nouvelles normes en matière de pesticides dans les aliments. Les nouveaux seuils harmonisent les normes européennes et doivent remplacer les limites actuellement fixées au niveau national. Problème : les nouveaux "taux acceptables" explosent les normes actuelles. Visiblement, le Grenelle de l'environnement n'a pas convaincu grand monde en Europe...

nouvelle règlementation Europe pesticides autorisés

Attention, danger !

En 2005, une règlementation européenne prévoyait l'harmonisation des limites maximales en résidus (LMR). Mais le texte prétendait vouloir définir les "niveaux les plus bas qui puissent être atteints pour chaque pesticide dans le but de protéger des populations vulnérables, comme les enfants ou les femmes enceintes". Merci pour eux... mais ils devront repasser, car ce texte n'a jamais été appliqué, car mal rédigé, semble-t-il. Et aujourd'hui, l'Union Européenne nous en sort une nouvelle version, bien rédigée celle-ci, mais qui va dans le sens contraire. Elle s'est basée sur les normes les plus laxistes des états membres pour définir les LMR à l'échelon de l'Union !

De nouvelles normes dangereuses pour la santé

Selon un rapport publié conjointement par Greenpeace et Global 2000, une organisation autrichienne, les quantités de résidus autorisées augmenteraient de façon "spectaculaire", plus ou moins selon les pays. Ce serait le cas pour 200 pesticides dans la majorité des pays européens. En Autriche, selon le rapport, 65% des LMR seraient augmentées et, jusqu'à 1.000% dans certains cas, alors que seuls 4 % des LMR verront leur taux baisser, En France la limite était fixée à 0,05 mg/kg pour les agrumes (orange, citrons...). La nouvelle réglementation autorise 2 mg/kg, soit 40 fois plus... Le pesticide concerné est le fénoxycarbe, classé comme "cancérigène probable". Les taux autorisés sont aussi multipliés par 5 pour les pommes et le raisin de table, par 2,5 pour les fraises, par 4 pour les abricots... En conséquence, "plusieurs centaines de limites maximales en résidus deviennent désormais dangereuses pour les consommateurs", et ce "au regard même des normes d'analyse et des méthodes d'analyses fixées par l'UE", précise le communiqué.

La Commission européenne défend ses nouvelles normes. "Dans plusieurs cas, l'UE a établi des limites maximales en résidus alors que les Etats membres n'en avaient pas, rendant notre alimentation plus sûre", déclare Nathalie Charbonneau, porte-parole de la Commission européenne. "Nous ne sommes pas d'accord avec les critiques des ONG, parce que d'abord nous ne parlons pas des mêmes choses. Nous avons fait une analyse qui est beaucoup plus large que la leur", déclare-t-elle. La Commission estime que les ONG se sont appuyées sur des données "imprécises", mais assure qu'elle examinera néanmoins "toute étude qui lui sera soumise".

Le Grenelle de l'Environnement dans les chous (de Bruxelles)

Il n'en reste pas moins que malgré les déclarations d'intention faites depuis 17 ans, l'Union Européenne se montre toujours incapable de déterminer la nocivité de la presque totalité de ces produits chimiques. Cléthodime, bucolazole, cyprodinil, fénoxycarbe... vous en reprendrez bien une rasade ? Il vaudra donc mieux à l'avenir éplucher les fruits et légumes... sauf que non, en fait, les produits phytosanitaires pénètrent les fruits et légumes sur presque un centimètre. Ne reste qu'à manger le noyau, quand il y en a ! Et le gouvernement français dans tout ça ? Aux dernières nouvelles, il espère encore et toujours faire croire au génie du Grenelle de l'Environnement, qui nous avait fait miroiter un monde sans OGM et sans pesticide...

Un ensemble d'associations européennes regroupées dans PAN Europe, ont porté plainte contre la Commission européenne. A suivre. Et n'oubliez pas... "mangez des fruits et des légumes 5 fois par jour"... !

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